SCI familiale : avantages – création et fiscalité
SCI familiale : avantages – création et fiscalité
[SCI FAMILIALE] Pour acquérir et gérer un ou plusieurs biens, la création d’une SCI familiale peut s’avérer intéressante.
Qu’est-ce qu’une SCI familiale ?
Une société civile immobilière (SCI) familiale est une structure juridique constituée de deux personnes, au moins, appartenant à la même famille. Au sein d’une SCI familiale, les membres ont le statut d’associé et gèrent ensemble un ou plusieurs biens immobiliers. On considère qu’une SCI est familiale lorsqu’elle est constituée exclusivement de parents ou d’alliés jusqu’au quatrième degré inclus. Le terme d’alliés implique qu’il y ait un contrat de mariage ou de Pacs unissant deux associés. Les concubins ne sont pas inclus dans cette configuration.
Quel est l’intérêt de créer une SCI familiale ?
La société civile immobilière est particulièrement indiquée pour gérer un patrimoine familial, puisque cette dernière facilite la transmission. En tant que parents, si vous souhaitez léguer un bien immobilier à vos enfants, vous pouvez leur céder des parts de votre SCI de manière successive. Cela vous permet de bénéficier des abattements sur les droits de donation en ligne directe (100 000 euros par enfant, renouvelable tous les 15 ans). Par ailleurs, les dettes et bénéfices engendrés par les biens immobiliers sont répartis entre les associés. Si des travaux sont nécessaires, leur coût est réparti à hauteur des parts détenues. De plus, obtenir a minima l’accord des associés représentant la majorité des parts sociales de la société est nécessaire pour procéder à la cession du bien. En cas d’une mésentente ou d’aspirations divergentes, donc, la société civile immobilière permet de protéger le patrimoine.
Quels sont les inconvénients d’une SCI familiale ?
Une SCI, qu’elle soit familiale ou non, demande de nombreux efforts de gestion. Une comptabilité régulière doit être tenue, des preuves de son fonctionnement doivent régulièrement être apportées, des assemblées se dérouler, etc. Certains avantages fiscaux sont inaccessibles aux associés d’une SCI. Par exemple, il n’est pas possible de bénéficier de l’abattement de 30% sur la valeur de la résidence principale dans le cadre du calcul de l’IFI lorsque celle-ci est détenue via une SCI.
Quelle est la différence entre une SCI et une SCI familiale ?
Contrairement à une SCI classique, une SCI familiale ne peut être composée que de personnes appartenant à la même famille. Sa durée d’existence est, en outre, limitée à 99 ans.
Comment créer une SCI familiale ?
Pour la création d’une SCI familiale, il faut rédiger les statuts de la SCI, déposer le capital social en banque, demander la publication de l’annonce légale dans un journal et, enfin, procéder à l’immatriculation de la société au registre du commerce et des sociétés (RCS) auprès du greffe du tribunal de commerce.
Comment organiser une assemblée générale dans une SCI familiale ?
Qu’il s’agisse d’une assemblée générale ordinaire, pour approuver les comptes annuels, ou extraordinaire, il appartient généralement au gérant de la SCI de convoquer l’assemblée générale. Dans le cas où il y aurait plusieurs co-gérants, ces derniers décident ensemble si cette convocation doit être prise collectivement ou non. Tout associé peut toutefois convoquer une assemblée générale. Il doit alors adresser sa demande au gérant par lettre recommandé.
Comment procéder à la vente d’un bien immobilier en SCI familiale ?
Première étape pour vendre un bien en SCI : le gérant doit soumettre la résolution à l’assemblée générale ordinaire qui se tient annuellement, ou convoquer une assemblée générale extraordinaire. Si l’ensemble des associés tombent d’accord sur le fait de vendre, la vente du bien détenu en SCI familiale se déroule normalement. En revanche, si un désaccord entre les associés existent, ceux qui souhaitent vendre le bien immobilier ont la possibilité de céder leurs parts, tandis que les autres peuvent conserver les leurs. Dans les deux cas de figure, les associés vendeurs sont soumis à l’imposition de leur plus-value, calculée en faisant la différence entre prix de vente et prix d’acquisition, auquel s’ajoutent les frais d’acquisition, notamment les frais de notaire. En cas de cessions de parts, le prix de d’achat sera révisé à la hausse si l’associé s’est vu imposé pour des bénéfices non perçus ou à la baisse, s’il s’est vu déduire un déficit. A noter que la vente du bien n’entraîne pas la dissolution de la SCI.
Comment dissoudre une SCI familiale ?
La dissolution d’une SCI familiale doit d’abord faire l’objet d’une assemblée générale extraordinaire et d’un procès-verbal. Ce sera l’occasion de désigner un liquidateur et de lui donner les pouvoirs pour mener à bien la dissolution de la société.
Quel est le coût d’une SCI familiale ?
Il existe deux types de frais engagés dans la création d’une SCI familiale. La première partie concerne les frais fixes. Les frais d’annonces légales, qui sont de 189 euros HT en France (227 euros pour Mayotte et la Réunion), et les frais d’immatriculation, qui s’élèvent à 88,29 euros. Les autres frais dépendent des démarches entreprises. Pour la rédaction des statuts de la SCI chez un notaire ou un avocat, il faut compter entre 800 et 2 500 euros. A noter qu’il existe des plateformes juridiques qui proposent des tarifs inférieurs, mais il ne s’agit pas d’officiers publics ou ministériels. Comptez également entre 800 à 1 500 euros par an de frais de comptabilité pour une SCI soumise à l’impôt sur les sociétés.
L’apport en société d’immeuble fait également l’objet d’une facturation par le notaire à hauteur de 0,399% HT sur la valeur de l’immeuble auxquels s’ajoutent + 198,925 euros HT. La cessions de parts donne également lieux au paiement d’émoluments. Leur montant est fonction de la discussion entre le notaire et les associés ainsi que de la complexité et des enjeux du dossier.
Quelle fiscalité pour une SCI familiale ?
Les associés peuvent décider d’imposer la SCI à l’impôt sur le revenu (IR) ou à l’impôt sur les sociétés (IS). L’imposition à l’IS se révèle souvent plus avantageuse que l’imposition à l’IR pour les associés de la SCI. En effet, les revenus tirés de la location d’un bien détenu en SCI sont soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Pour les contribuables qui se situent dans la tranche marginale de 30%, la taxation grimpe à 47,2% avec les prélèvements sociaux. Dans le cadre d’une SCI à l’IS, les loyers sont imposés à 15% jusqu’à 38 120 euros de bénéfices par an et à 25% au-delà (pour les exercices ouverts du 1er janvier au 31 décembre 2022. Pour les exercices précédents, ce taux est de 28%).
SCI familiale : que faire en cas de divorce ?
Si deux époux ont acquis leur domicile conjugal via une SCI familiale, le logement ne peut être accordé à l’un des deux ex-conjoints dans le cadre de leur divorce. Sauf si les statuts de la SCI prévoient cette possibilité, ou si les époux et la SCI ont conclu une convention d’occupation. D’où l’importance d’apporter un grand soin à la rédaction des statuts de la SCI et de se faire accompagner par un professionnel si besoin.
SCI familiale : comment gérer les dettes ?
Contrairement à l’associé d’une SARL, l’associé d’une SCI familiale ne bénéficie pas de la dissociation de la société si celle-ci est endettée. Les dettes sont donc réparties en fonction du nombre de parts des associés.
SCI familiale et location meublée
Impossible de faire de la location meublée au travers d’une SCI familiale. En revanche, il est possible de transformer une SCI familiale en EURL / SARL de famille (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée / Société à Responsabilité Limitée), en fonction du nombre d’associés.
Quelle est la durée d’un bail si le bailleur est une SCI familiale ?
Depuis la loi du 6 juillet 1989, lorsqu’une SCI est familiale, elle est assimilée à une personne physique en ce qui concerne le contrat de location. La durée du bail est alors d’au moins 3 ans (contre 6 ans minimum lorsque le bailleur est une personne morale).
Source : lefigaro.fr – Image : freepik.com