Pas de médaille en vue pour le marché immobilier cet été

Loin de l’effervescence olympique, les ventes n’ont pas connu de sursaut estival, les transactions sont de plus en plus longues à conclure et les prix continuent à baisser doucement.

Qu’ils sont loin l’enthousiasme, l’envie et le côté pétillant des Jeux olympiques de Paris, lorsque l’on se place du côté des agents immobiliers. Plusieurs réseaux ont continué à publier leurs notes de conjoncture en ce mois de juillet, tout comme l’ont fait les notaires, et si elles ne sont pas alarmantes, on voit bien que le feu sacré se trouve plutôt dans la vasque olympique que chez les vendeurs et acheteurs. Chez Guy Hoquet, on note surtout que les acquéreurs prennent leur temps comme jamais pour mener à bien leurs transactions.

Une durée que le réseau explique par deux facteurs: l’incertitude politique qui règne d’un côté et de l’autre des vendeurs qui ne semblent pas si pressés que cela de vendre en refusant de réajuster leurs prix à la baisse. Notant que «les stocks de biens à vendre s’étoffent», Guy Hoquet déplore que ses prix moyens à travers le territoire aient progressé de 2,4% en un an entre janvier-juillet 2024 et 2023. Si le réseau enregistre une baisse des prix de 1,3% en Île-de-France, la hausse est de 4,5% en région PACA.

Une baisse qui se prolonge

De leur côté, dans leur dernière note de conjoncture de juillet, les notaires confirment qu’à fin mai «la baisse des volumes de ventes se prolonge» mais qu’en étudiant les avant-contrats, on se rend compte que le rythme de la baisse ralentit. Il n’en reste pas moins que «ce mouvement pourrait être contrarié», toujours par les mêmes facteurs: le contexte politique difficile à décrypter et l’impact qu’il pourrait avoir sur le récent et fragile desserrement de l’accès au crédit et l’érosion des taux qui demande encore à être confirmée. Côté prix, si la tendance reste à la baisse, elle se modère ces derniers temps à en croire les promesses de vente. Paris passerait ainsi de 9 430 € en mai (-7,3% en un an) à 9 460 € en septembre (-6,1%). Et sur la région Île-de-France, ce recul annuel passerait de 7,4% en mai à 5,5% en septembre.

Quant au réseau Junot, implanté à Paris, sa région ainsi qu’à Lille, il a fait le point avec toutes ses agences pour tâter la température estivale et l’impact des JO. Résultat: un marché globalement calme avec beaucoup d’attentisme et très peu d’impact perceptibles des JO. Cela n’empêche pas les agents immobiliers les plus optimistes d’imaginer que si la lancée du succès actuel des JO se poursuit, cela pourrait bien attirer de nouveaux acheteurs étrangers dès septembre. D’autant que de nombreux professionnels estiment qu’il pourrait y avoir à ce moment-là un afflux de nouveaux biens sur le marché, biens qui avaient été retirés dans l’espoir d’une mise en location touristique au prix fort. Malgré tout, la plupart d’entre eux craignent que l’impact politique soit bien plus fort que celui des JO. L’hypothèse d’une arrivée aux affaires de La France insoumise inquiète aussi bien la clientèle étrangère que française les poussant à attendre la rentrée pour y voir plus clair.

Source : lefigaro.fr – Image : freepik.co