Canicule : l’enfer des Français qui vivent dans des “bouilloires thermiques”
L’épisode caniculaire qui touche le pays depuis quelques jours, et qui devrait durer au moins encore une semaine, a des conséquences pour de nombreux Français : les travailleurs les plus exposés, les personnes âgées ou les plus fragiles mais aussi tous les locataires de logements dits « passoires thermiques« . Souvent mal isolés, ces logements deviennent de véritables « bouilloires » lors de canicules, raconte franceinfo. Rien que l’année dernière, le médiateur national de l’énergie avait publié un baromètre dans lequel près de six Français sur dix avaient indiqué avoir souffert de la chaleur. Et la situation ne risque d’ailleurs pas de s’arranger selon le Giec qui prévoit un doublement des épisodes caniculaires d’ici à 2050.
Mais surtout, la situation est inquiétante pour les personnes qui vivent en ville, comme l’explique le directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, le premier à évoquer le terme de « bouilloire thermique ». Selon lui, « les personnes précaires qui vivent en ville semblent particulièrement touchées ». Mais alors, comment faire quand on est confronté à cette chaleur dans son appartement ? Interrogés par franceinfo, plusieurs Français racontent leur calvaire et leurs petits « trucs » pour y faire face. Le plus souvent, il s’agit de jeunes qui habitent au dernier étage d’immeubles, comme ce Marseillais, intermittent du spectacle, qui vit dans un logement classé F. Faute de revenus suffisants, il ne peut se résoudre à partir. Même constat pour ce Parisien interrogé par nos confrères qui vit sous les toits. L’année dernière, il a mesuré 38 degrés dans son studio.
Quelles mesures au niveau national ?
Pour les deux hommes, laisser ouvert n’arrange rien, et le ventilateur reste la meilleure solution. Mais surtout, ils essayent de passer le moins de temps possible dans leur logement. D’autres trouvent des solutions différentes, comme ce Stéphanois qui se lève une heure plus tôt (à 5 heures du matin) et qui a collé de l’isolant thermique sur ses fenêtres. Protéger les fenêtres est la solution privilégiée, en installant des rideaux, des couvertures ou des « protections de fortune », mais le résultat n’est pas toujours idéal. Il reste la solution des climatiseurs, qui en rebutent plus d’un à cause de leur empreinte écologique et surtout de leur tarif. D’ailleurs, pour ceux qui ont investi dedans, ils ne l’utilisent parfois plus à cause de la consommation énergétique élevée.
Or, avec la hausse des tarifs de l’électricité, des propriétaires ou locataires préfèrent vivre dans le noir toute la journée. Et quand certains propriétaires veulent investir pour protéger leurs logements, ils se retrouvent parfois confrontés au refus des autres copropriétaires qui n’y voient pas d’urgence. Alors, comment faire pour agir plus globalement ? La Fondation Abbé Pierre plaide pour un « plan national », avec notamment l’équipement de tous les logements avec des volets, et réclame aux bailleurs sociaux d’installer systématiquement des stores. Une autre solution réside dans la végétalisation des villes et la peinture en blanc de tous les toits d’immeubles. Mais le principal chantier reste la rénovation des passoires thermiques. Il y en a encore cinq millions en France.
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