Laissez-vous séduire par un logement en bois
EN IMAGES - Outre son caractère isolant, le bois offre une sensation de chaleur et de proximité avec la nature qui séduit de plus en plus de Français.
Les maisons en bois ne cessent de se multiplier en France. 25.655 logements, aussi bien des maisons individuelles que des logements collectifs, ont été construits avec ce matériau dans l’hexagone en 2018, en hausse de 20 % par rapport à 2016, selon l’enquête nationale de la construction bois. «Le bois présente des qualités durables: il est facile à produire, à récolter et à transformer. Il est compatible avec la filière locale, avec l’idée d’un chantier sec moins polluant et rime avec cette intégration paysagère de la maison. Il est toutefois moins résistant aux intempéries et il supporte moins bien l’humidité et est sensible aux effets du sel dans l’air sur les littoraux. Il est aussi de plus en plus cher», assure Aurélien Vernant, historien de l’architecture, directeur de l’agence Architecture de Collection.
Les maisons en bois donnent l’impression de se fondre dans la nature et offrent une sensation d’apaisement, une parenthèse hors du monde. «On revient du mythe du tout béton après la Seconde Guerre mondiale, même si les grands ensembles dans l’urgence vont généraliser le principe d’un habitat loin de la nature. On voit ressurgir le bois comme quelque chose qui a le pouvoir de réparer, d’apaiser, de réintroduire dans l’habitat une forme de chaleur, d’harmonie, un art de conjuguer l’archaïque et le moderne», retrace Aurélien Vernant.
À Verrières-le-Buisson, au sud-ouest de Paris, le réseau Patrice Besse, spécialisé dans la vente d’édifices de caractère, propose pour 950 000 € une habitation en forme de cube laissant entrer la lumière extérieure grâce à ses grandes baies vitrées. D’aspect épuré, ses façades ont été recouvertes d’un bardage en bois traité. «Entre sa structure ramassée, ses lignes épurées, ses ornements faussement négligés, le lieu se veut à la fois atypique et contemporain», décrit le réseau. La maison élevée sur pilotis, dont les murs ont été isolés par un coffrage d’une épaisseur de laine de roche a obtenu le label BBC (Bâtiment basse consommation). Le bois est en effet plus isolant que le béton ce qui permet de réduire la consommation de chauffage.
De même, la villa du célèbre architecte Jean Prouvé en Lorraine, à une heure de Nancy, semble être d’une grande simplicité. Ici pas de fioriture ou d’ornement surfait. La structure d’apparence très lisse s’étend sur 360 mètres carrés. «L’époque actuelle se défie du superflu, du gaspillage, des obsolescences programmées , des impostures. Jean Prouvé avait dû le pressentir», assure le réseau Patrice Besse. Surnommé l’homme du métal, Jean Prouvé a étonnamment introduit la chaleur du bois, à travers le plafond en lames de parquet. Une cheminée en fonte, du même modèle que celle déjà dessinée par l’architecte dans sa maison de Nancy, renforce cette impression de bien-être. Les portes des chambres prennent la forme d’une porte de bateau avec des angles arrondis.
Des biens minimalistes
Autre bien minimaliste qui accorde une place de choix au bois, une villa contemporaine de l’architecte Nicolas Dahan, à Soulac-sur-Mer (33), en Gironde. Peu de meubles occupent l’espace, permettant d’apprécier l’omniprésence du bois. Aucun élément de fixation n’est apparent. «La structure du toit, formée de 136 caissons de mélèze, rythme l’espace intérieur de sa trame en damier, en miroir avec le sol», observe Architecture de Collection.
Le bois offre aussi la possibilité de réhabiliter et de surélever des bâtiments à l’image de cet ancien garage Peugeot qui sera transformé en immeuble en 2023, dans le 18ème arrondissement de Paris par les promoteurs immobiliers Care Promotion et Atome Promotion. Une surélévation légère en structure bois est opérée sur trois niveaux afin de laisser place à 47 logements sociaux.
La France n’est pas le seul pays séduit par le bois: Lisbonne, la capitale portugaise, abrite aussi des logements en bois à l’instar de cet appartement de l’architecte Casca, proposé par Architecture de Collection au prix de 680 000 €. La ville basse ayant été détruite lors d’un tremblement de terre en 1755, l’appartement a perdu ses éléments stylistiques de l’époque mais les portes d’origine en bois clair ont été réutilisées tel quel. Les azulejos ou carreaux de faïence ont également été retrouvés et décorent la cuisine.
Même Le Corbusier, maître de l’architecture moderne «a terminé sa vie dans son cabanon, un espace minimal de quelques mètres carrés, un abri universel en bois archaïque», rappelle Aurélien Vernant.
(Source : lefigaro.fr - Image : fr.freepik.com/photos/fond photo créé par mindandi)