Garantie de livraison : définition-obligation-délais
Qu’est-ce que la garantie de livraison ?
La garantie de livraison est une garantie obligatoire souscrite dans le cadre d’un contrat de construction de maison individuelle (CCMI). C’est alors la banque, une compagnie d’assurance ou une entreprise de financement qui assure le rôle de caution solidaire en cas de carence du constructeur, et s’engage à terminer les travaux. La loi prévoit que cette garantie court à partir du début des travaux jusqu’à leur livraison.
Quels sont les risques couverts par la garantie de livraison ?
La garantie de livraison couvre les risques suivants :
- L’absence ou la mauvaise exécution des travaux prévus par le CCMI, par exemple pour la levée des réserves ;
- L’absence d’exécution ou de malfaçons dans la fabrication, la pose et l’assemblage d’éléments préfabriqués ;
- Des manquements du constructeur qui ont conduit à un dépassement de prix ou un paiement anticipé ;
- Le montant des dépassements de prix dès lors qu’ils sont utiles à l’achèvement des travaux (le dépassement de prix correspondant à la différence entre le coût total réel de la construction et le prix global déterminé dans le CCMI) ;
- Les pénalités dues dès le premier jour de retard de livraison au-delà de 30 jours calendaires (tous les jours y compris les jours chômés ou fériés).
Dans quels cas la garantie de livraison est-elle obligatoire ?
La garantie de livraison est obligatoire dans le cas de la construction d’une maison individuelle. En cas de défaillance, de liquidation ou redressement judiciaire du constructeur, le maître d’ouvrage, c’est-à-dire la personne pour le compte de laquelle les travaux sont réalisés, est assuré du bon achèvement des travaux de construction. Si le constructeur ne souscrit pas à cette garantie, il s’expose à des poursuites judiciaires entraînant la nullité du contrat, contraignant le propriétaire du terrain à bâtir à supporter des pertes financières importantes. Il est impossible de demander à une banque de financer la construction d’une maison individuelle sans attester de la conclusion d’une garantie de livraison par le constructeur. Une banque qui accepterait de financer les travaux en l’absence de cette garantie s’exposerait à payer l’achèvement des travaux en cas de défaillance du constructeur.
Qui doit souscrire à la garantie de livraison ?
Tout constructeur ou artisan doit souscrire à la garantie de livraison. C’est donc de la responsabilité du constructeur de faire appel aux établissements de crédit ou à une société d’assurance avant l’engagement des travaux pour assurer leur achèvement. Au choix, le constructeur peut souscrire soit à une garantie spécifique à chaque construction, soit à une garantie de livraison globale pour tous ses chantiers pendant une durée donnée. En revanche, le maître d’ouvrage doit s’assurer que le CCMI qui le concerne fait bien partie de cette garantie générale.
Comment faire fonctionner la garantie de livraison ?
À l’apparition des risques couverts par la garantie de livraison, celle-ci s’exécute de différentes manières. En cas de travaux réalisés hors des délais déterminés par le CCMI, le propriétaire du terrain doit mettre en demeure le constructeur de livrer la maison, de terminer les travaux engagés ou de corriger les malfaçons constatées avant la date prévue de la livraison de l’ouvrage. Si le constructeur ne remplit pas ses obligations, le garant doit en être averti puis prendre toutes les mesures nécessaires pour l’achèvement des travaux. Lorsque le constructeur effectue un dépôt de bilan de son entreprise, le tribunal désigne un administrateur judiciaire. Dès lors, l’établissement garant a un mois pour lui adresser une mise en demeure pour qu’il décide de l’arrêt ou de la poursuite des travaux de construction. Deux cas contraignent le garant à faire appel à un autre constructeur pour l’achèvement des travaux :
- L’absence de réponse de la part de l’administrateur judiciaire ;
- L’absence de poursuite des travaux par le constructeur dans les 15 jours suivant la décision de reprise des travaux.
Dans le cas d’une liquidation judiciaire de l’entreprise du constructeur, le garant ne fait pas appel à un administrateur judiciaire et il doit directement choisir un nouveau constructeur. Par ailleurs, pour des situations particulières, le garant peut proposer au maître d’ouvrage de continuer les travaux avec les intervenants de son choix. Cela peut arriver lorsque les travaux d’étanchéité de la maison sont achevés. En conséquence, le garant paiera les suppléments de prix, tandis que le maître d’ouvrage rémunérera les ouvriers dans la limite de la somme prévue initialement.
La garantie de livraison à prix et délais convenus
La garantie de livraison doit permettre l’aboutissement des travaux selon le prix fixé et les délais convenus dans le CCMI. Annexée à ce contrat, elle assure la protection du maître d’ouvrage contre les risques d’une exécution mauvaise ou absente des travaux de construction, et en cas de retard. Elle couvre les pénalités déterminées dans le CCMI et les éventuels dépassements de prix convenu dans le contrat de construction. A ce titre, le maître d’ouvrage peut toutefois se voir imputer une franchise qui ne doit pas excéder 5 % du prix de la maison.
Garantie de livraison : que faire en cas de prix ou de délai non respecté ?
Puisque l’irrespect des délais dans le CCMI induit des suppléments de prix, le maître d’ouvrage peut mettre en demeure le constructeur de payer des pénalités de retard prévues dans le CCMI et de poursuivre les travaux jusqu’à leur achèvement. La procédure est identique à celle utilisée pour faire fonctionner la garantie de livraison en cas de malfaçons. En cas de carence du constructeur, le garant prend en charge ces pénalités ainsi que les surcoûts engendrés. Par conséquent, le maître d’ouvrage n’a pas à faire face financièrement aux imprévus.
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